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P.S.
Un petit extrait du nouveau d'Ormesson, ma lecture du moment. L'auteur y redit encore une fois une histoire qui lui tient à coeur: la sienne. Mais à chaque
version, il gagne de la hauteur et de l'humour. La cuvée 2008 est excellente.
© Jean d'Ormesson - Qu'ai-je donc fait - Editions Robert Laffont 2008
"Je me mettais à comprendre que le spectacle du monde était une merveille qu'il y avait avantage à conjuguer au futur ou au passé. Mieux encore :
à ce temps de vertige et de magie qu'est le futur antérieur. J'aurai vu les Andes, la Grande Barrière de corail, la bibliothèque de Celsius à Ephèse, le temple de Shiva à Madurai, la maison
Bardey à Aden où était passé Rimbaud, le temple de Philae à Assouan. J'en avais rêvé. Je les aurai vus. Il faut rester dans sa chambre. Et cultiver son jardin. C'est là que poussent les fleurs de
l'imagination.
La littérature, c'est une affaire entendue, est du chagrin dominé par la grammaire. Il est permis de soutenir qu'elle raconte le plus souvent des tempêtes dont elle se souvient dans le calme. Elle se confond aussi avec un désir transformé en imagination, avec un manque changé en rêve."
La littérature, c'est une affaire entendue, est du chagrin dominé par la grammaire. Il est permis de soutenir qu'elle raconte le plus souvent des tempêtes dont elle se souvient dans le calme. Elle se confond aussi avec un désir transformé en imagination, avec un manque changé en rêve."
© Jean d'Ormesson - Qu'ai-je donc fait - Editions Robert Laffont 2008
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