Publié le
par
philippe souchet
(Voici un court passage de l'excellent roman de Muriel Barbery, fort bien écrit, et par ailleurs fort vendu, comme quoi il ne faut pas désespérer de nos
concitoyens :-) L'héroïne y parle de ce qu'elle ressent lorsqu'elle écrit, et exprime à merveille ce que je vis moi-même.)
"Lorsque les lignes deviennent leurs propres démiurges, lorsque j'assiste, tel un miraculeux insu, à la naissance sur le papier de phrases qui
échappent à ma volonté et, s'inscrivant malgré moi sur la feuille, m'apprennent ce que je ne savais ni ne croyais vouloir, je jouis de cet accouchement sans douleur, de cette évidence non
concertée, de suivre sans labeur ni certitude, avec le bonheur des étonnements sincères, une plume qui me guide et me porte.
Alors, j'accède, dans la pleine évidence et texture de moi-même, à un oubli de moi qui confine à l'extase, je goûte la bienheureuse quiétude d'une conscience spectatrice."
© 2006 Muriel Barbery - L'élégance du hérisson - Gallimard
Alors, j'accède, dans la pleine évidence et texture de moi-même, à un oubli de moi qui confine à l'extase, je goûte la bienheureuse quiétude d'une conscience spectatrice."
© 2006 Muriel Barbery - L'élégance du hérisson - Gallimard
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